L’organisation française en charge des communications numériques, Arcom, a déclaré lundi que Twitter avait fait preuve d’un manque de transparence dans la lutte contre la désinformation, alors que la plateforme de médias sociaux faisait l’objet d’un examen minutieux à la suite de fortes suppressions d’emplois.
Dans un troisième rapport annuel sur la « lutte contre la manipulation de l’information », Arcom a cité la « transparence extrêmement lâche concernant les données » de Twitter à ce sujet, ajoutant que la société avait fourni des détails « inexacts » sur le fonctionnement de ses outils automatisés.
Un porte-parole de Twitter en France n’a pas immédiatement répondu aux messages sollicitant des commentaires. Le porte-parole n’a pas répondu aux demandes de renseignements depuis la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk le mois dernier.
Arcom n’a pas le pouvoir de sanctionner les plateformes en ligne pour diffusion de fausses informations.
Mais en vertu d’une loi française adoptée en 2018, 12 de ces plateformes doivent divulguer les processus qu’elles ont mis en place pour gérer leur propre définition de la désinformation, ce qui conduit à des offres de « nom et honte » de la part de l’autorité.
Les 12 plates-formes en ligne comprennent YouTube d’Alphabet, l’encyclopédie en ligne Wikipedia, Meta Facebook et – pour la première fois – la plate-forme vidéo courte à croissance rapide TikTok, détenue par la société chinoise ByteDance.
Les lois françaises obligent également les grandes plateformes en ligne à fournir à leurs utilisateurs les moyens de signaler de fausses informations susceptibles de modifier le résultat probable d’une élection.
Twitter n’était pas le pire de sa catégorie, selon le rapport Arcom.
L’autorité précise que « TikTok et Yahoo, et dans une moindre mesure Google, se distinguent notamment par le manque d’informations concrètes qui permettraient à Arcom » d’analyser l’efficacité des mesures visant à lutter contre la manipulation de l’information.
Le rapport intervient une semaine après que le chef de Twitter France a annoncé sa démission.
Plus tôt en novembre, après que Musk a repris Twitter, il a licencié la moitié de ses effectifs, y compris des équipes responsables des communications, de la conservation du contenu, des droits de l’homme et de l’éthique de l’apprentissage automatique, ainsi que de certaines équipes de production et d’ingénierie.
Dans les documents qu’il a déposés auprès d’Arcom avant l’acquisition de Musk, Twitter a déclaré qu’il comptait 34 employés permanents en France, générant 11,8 millions d’euros de revenus en 2021.
(Reportage de Matthew Rosemin) Montage par Bernadette Baum
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