Pire encore, Faber est accusé d’années de négligence. Elle avait récemment annoncé une suppression de 2 000 emplois, dont un quart à son siège parisien. Il s’agit du cinquième changement majeur d’un règne de sept ans extrêmement peu convaincant qui a largement reposé sur la réduction des coûts, tandis que les militants ont promis un arrêt immédiat de la dernière restructuration et un retour à la forme de Danone.
Les acquisitions sont depuis longtemps une voie à sens unique en France, les prétendants étrangers mettant en garde à plusieurs reprises contre les entreprises françaises, tandis que les champions locaux se voient accorder le droit de s’étendre à l’étranger.
En 2005, alors que les politiciens faisaient la queue pour exprimer leur mécontentement face à l’intérêt de Pepsi pour Danone, Pernod Ricard finalisait une acquisition de 11 milliards d’euros du prestigieux producteur britannique de boissons Allied Domecq.
Comme l’a poliment rappelé le ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, Le Maire, lorsque la compagnie ferroviaire à grande vitesse française Alstom a acheté l’an dernier la branche ferroviaire du Bombardier canadien, le gouvernement canadien n’a pas protesté. Cependant, imaginez si Bombardier essayait d’acheter Alstom.
L’hypocrisie au cœur de l’establishment français ne s’est pas révélée pour la première fois lorsqu’il s’agissait de questions d’intérêt national.