Le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu de la nécessité d’une « désescalade » dans la crise ukrainienne lors d’un appel vendredi, le dirigeant russe affirmant qu’il n’avait « aucun plan offensif », a déclaré une aide à Macron.
Les deux dirigeants se sont entretenus pendant plus d’une heure vendredi matin lors d’un appel qualifié par la partie française de « sérieux et respectueux » qui a mis en lumière des « différences fondamentales » mais aussi une « volonté commune » de continuer à se parler.
Cela « nous a permis de nous mettre d’accord sur la nécessité d’une désescalade », a déclaré l’aide lors d’un briefing avec conversation.
La France a accueilli mercredi plus de huit heures de pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne à Paris, considérées comme un test pour savoir si Poutine voulait apaiser les tensions, après avoir massé environ 100 000 soldats à la frontière ukrainienne.
« Le président Poutine n’a exprimé aucun plan offensif et a déclaré qu’il souhaitait poursuivre les pourparlers avec la France et nos alliés », a déclaré vendredi le responsable français, ajoutant que le dirigeant russe « avait dit très clairement qu’il ne voulait pas de confrontation ».
Macron a déclaré plus tôt cette semaine que la Russie se comportait comme une « puissance de déséquilibre » dans la région, mais avait également précisé qu’il souhaitait parler avec Poutine, qu’il avait invité en France pour des entretiens pendant ses vacances d’été en 2019.
Son ton relativement conciliant a contrasté avec la rhétorique plus stridente sur la probabilité d’une invasion russe par les alliés de l’OTAN de la France, le Royaume-Uni et les États-Unis.
« Maintenant, la balle est dans le camp de Poutine », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à la radio RTL vendredi avant l’appel téléphonique entre les dirigeants.
« Veut-il être celui qui dit que la Russie est une puissance de déséquilibre, ou est-il prêt à montrer la désescalade? » Il a demandé.
« C’est à Vladimir Poutine de dire s’il veut la confrontation ou la concertation. Nous sommes prêts pour la consultation. Mais il faut quand même être deux pour le faire », a-t-il déclaré.
Le Drian a déclaré qu’il y avait « bien sûr » toujours le risque d’une invasion russe de l’Ukraine, avertissant qu’une telle décision aurait des « répercussions massives » pour Moscou.
Plus tard vendredi, Macron s’est également entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président a réaffirmé « l’entière solidarité de la France avec l’Ukraine » et souligné la « détermination de la nation à préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays, dans un contexte de forte volatilité », a indiqué l’Elysée.
« Les deux présidents ont convenu de poursuivre les efforts en faveur de la désescalade et du dialogue », a-t-il ajouté.