Les spectacles U-20 de Kpoku en Angleterre ont ouvert la voie à cette aventure. L’entraîneur lyonnais Pierre Mignone a été impressionné par ses efforts lors des Championnats du monde en 2018. La plupart des spectateurs l’étaient également. Kpoku a impressionné lorsque l’Angleterre a atteint la finale, avec une solide récolte française avec Cameron Wuki, Romain Ntamak et Demba Bamba – ce dernier également à Lyon – gagnant 33-25.
Tout en détaillant le manque de racines qu’il ressentait derrière certains excellents seconds rangs du classement des transferts des Sarrasins, Kpoku décrit le défi auquel les clubs de Premier League sont confrontés pour nourrir les joueurs au début de la vingtaine. Zach Mercer est une autre ancienne rock star de son groupe d’âge qui a récemment sauté par-dessus la chaîne.
« Ma confiance était très faible », dit Kpoku, toujours en contact avec un groupe d’amis des Sarrasins. « Même lorsque j’ai eu une chance, que ce soit sur le banc ou au début du match, je n’étais pas mentalement prêt à 100% parce que je savais que les entraîneurs me regardaient peut-être.
« Si j’échoue, je pensais que je serais hors de l’équipe la semaine prochaine ou que je ne serais plus dans l’équipe. Je me sentais tellement sous pression à l’intérieur et j’ai aussi perdu l’amour du jeu en même temps, simplement parce que je portais un sac à l’entraînement pendant une semaine, une semaine.
« Mentalement, c’était épuisant. Mais, étant donné cela, c’était probablement la bonne chose pour moi car sans cela, cette opportunité ne se serait pas présentée si j’avais joué aux Saracens. Je suis tellement reconnaissant à Leon de m’avoir et de me redonner confiance. »
Parler couramment le français grâce à l’héritage de ses parents a aidé Kpoku à s’installer, même si une douloureuse blessure à la cheville lors de ses débuts dans le top 14 contre La Rochelle en décembre a entraîné une mise à pied de deux mois. Loin des terrains, il tient à créer un établissement de rugby au Congo. Kinshasa, d’où sont originaires les parents de Kiboko, est la ville natale de Yannick Nyanga, un rameur arrière qui compte 46 sélections en équipe de France.
Il y a quatre ans, Kpoku a été invité à un camp d’entraînement en Angleterre. Dans le cadre d’une équipe solide qui comprend des internationaux français comme Dylan Cretain entrecoupés d’énormes importations comme Josua Tuisova, il se bat pour des titres sur deux fronts, Lyon poursuivant également le top 14.
Kpoku, qui a été sous contrat pour encore deux ans, aime « frapper des choses et se heurter à des murs de briques », il apprécie donc la nature exténuante de la ligue nationale française. Cet état d’esprit sera utile dans une lutte de position face à Toulon Eben Itzibeth, le totem du Springbok.
« Je ne peux pas entrer dans ma coquille », dit Kpoku à ce sujet en personne. « C’est un être humain, tout comme moi. Je sais qu’il a accompli des choses incroyables dans sa carrière, mais en même temps, il est l’adversaire. »