L’Inde prévoit de nouveaux contrôles sur les réseaux sociaux après avoir affronté Twitter
24 fév 2021-20: 58
Image du fichier: les logos Facebook et Twitter imprimés en 3D sont placés sur une carte mère d’ordinateur dans cette illustration prise le 21 janvier 2021. REUTERS / Dado Ruvic / Illustration / File Photo
New Delhi Irrité par un différend avec Twitter, l’Inde prévoit d’exiger des entreprises de médias sociaux qu’elles effacent rapidement les contenus controversés et facilitent les enquêtes, selon le projet de règlement.
Les « lignes directrices des courtiers et le code d’éthique des médias numériques » prévus pour New Delhi – dont une copie a été vue par Reuters – interviennent alors que divers pays du monde tentent d’exercer un contrôle plus strict sur les puissantes entreprises technologiques.
Facebook a été confronté à une réaction mondiale de la part des éditeurs et des politiciens la semaine dernière après avoir bloqué les chaînes d’information en Australie dans le cadre d’un différend avec le gouvernement sur le partage des revenus.
En Inde, Twitter a ignoré les ordres de suppression du contenu lié aux manifestations d’agriculteurs, alimentant l’enthousiasme du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi depuis 2018 pour resserrer la réglementation sur les contenus qu’il juge trompeurs ou illégaux.
Le dernier projet de règles – qui sera légalement exécutoire – indique que les entreprises doivent supprimer le contenu dès que possible, mais au plus tard 36 heures, après qu’un gouvernement ou un ordre juridique a été émis.
Ils doivent également participer aux enquêtes ou autres incidents liés à la cybersécurité dans les 72 heures suivant la demande. De plus, si la publication représente un individu dans un acte ou un comportement sexuel, les entreprises doivent désactiver ou supprimer ce contenu dans un délai d’un jour suivant la réception d’une plainte, conformément aux règles.
Facebook n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire. Twitter, qui n’a pas supprimé tous les comptes qui, selon le gouvernement, diffusaient des mensonges sur les manifestations contre la réforme agraire, a refusé de commenter.
Contexte ethnique et religieux
Le projet de proposition oblige également les entreprises à nommer un chef de la conformité, un autre directeur exécutif pour la coordination de l’application de la loi et un «agent de règlement des plaintes».
Doit être tous citoyens indiens résidents.
Le ministère de l’électronique et des technologies de l’information n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Il n’était pas clair quand les règles seraient annoncées si elles seraient sujettes à d’autres modifications.
Des sources du secteur affirment que les nouvelles réglementations pourraient nuire aux plans d’investissement des grandes entreprises technologiques indiennes et aggraver les problèmes de conformité. Le projet de proposition indiquait que les règles s’appliqueraient également à travers les médias numériques et autres Internet.
« L’éditeur devrait prendre en compte le contexte multiethnique et religieux en Inde et faire preuve de prudence lors de la présentation des activités, croyances, pratiques ou opinions de tout groupe ethnique ou religieux », indique le projet de règlement.
En ce qui concerne les films et autres divertissements, y compris les séries Web, le projet de règles prévoyait des «classements» pour décrire le contenu et fournir des conseils sur le classement.
Les plateformes de streaming comme Netflix et Amazon Prime ont fait l’objet de plaintes en Inde en raison d’obscénité.
La police de l’état nordique de l’Uttar Pradesh a interrogé mardi un PDG d’Amazon pendant près de quatre heures au sujet d’allégations selon lesquelles le drame politique « Tandav » aurait nui aux sentiments religieux et suscité l’indignation du public.