PARIS: Le régulateur français des données a annoncé mercredi avoir infligé à Apple une amende de huit millions d’euros (8,5 millions de dollars) pour avoir enfreint les lois sur la confidentialité sur son app store.
La CNIL a déclaré que le géant américain de la technologie avait installé des trackers sur les appareils des utilisateurs français sans demander directement leur consentement, lui permettant de placer des publicités ciblées dans l’App Store.
Apple a déclaré dans un communiqué qu’il était « consterné » par la décision et ferait appel.
« Les publicités de recherche d’Apple vont plus loin que toute autre plate-forme de publicité numérique que nous connaissons en offrant aux utilisateurs un choix clair quant à savoir s’ils veulent ou non des publicités personnalisées », a-t-il déclaré.
Apple se présente comme un champion de la confidentialité et, en 2021, a permis aux utilisateurs d’empêcher facilement les applications de collecter des données personnelles.
Cette décision a contribué à faire une brèche dans les modèles commerciaux de ses rivaux, en particulier le propriétaire Facebook Meta, qui s’appuie sur la collecte de données personnelles pour alimenter ses algorithmes publicitaires.
Les concurrents d’Apple l’accusent depuis longtemps d’hypocrisie, affirmant qu’il veut conserver et exploiter des données pour lui-même.
La CNIL est l’un des régulateurs les plus actifs d’Europe et a infligé à plusieurs reprises des amendes aux géants américains de la technologie pour violation de la confidentialité des données.
La plainte contre Apple a été déposée en mars 2021 par un groupe de développeurs d’applications français, et l’enquête de la CNIL a révélé que les utilisateurs choisissaient de collecter des données par défaut.
Des dossiers similaires ont également été ouverts en Allemagne et en Pologne.
Cependant, l’amende française était relativement faible car la CNIL a reconnu qu’Apple avait rapidement changé son système lorsqu’il avait été informé des violations.
L’affaire relevant du droit interne français plutôt que du droit européen, la sanction a été limitée au préjudice causé à la France.
L’amende était la dernière en date contre les géants américains de la technologie par les régulateurs européens qui sont de plus en plus vigilants sur la vie privée, exigeant des protections strictes sur les données personnelles que les entreprises déversent souvent en dehors du continent.
Mercredi également, les régulateurs irlandais ont infligé une amende de 390 millions d’euros au géant des médias sociaux Meta (413 millions de dollars) pour avoir enfreint les lois européennes sur les données personnelles sur Facebook et Instagram.