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Téhéran (AFP) – Le négociateur en chef de l’Iran rentrera à Vienne dimanche soir après des consultations à Téhéran, ont annoncé les médias officiels, alors que les pourparlers pour relancer l’accord nucléaire de 2015 ont atteint un stade critique.
L’agence de presse iranienne a rapporté qu’Ali Bagheri « reviendra ce soir à Vienne avec des instructions claires pour poursuivre les négociations dans le but de résoudre les problèmes afin de parvenir à un accord ».
Les pourparlers pour rétablir l’accord, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint, impliquent l’Iran ainsi que la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie directement, et les États-Unis indirectement.
Bagheri a quitté Vienne mercredi soir, mais les négociations se sont poursuivies au niveau des experts.
L’envoyé russe Mikhail Ulyanov a déclaré que les autres parties à l’accord, à l’exception de l’Iran, avaient rencontré dimanche la délégation américaine à Vienne.
« Nous attendons le retour du négociateur en chef iranien (…) pour finaliser un accord sur le rétablissement du JCPOA », a écrit Ulyanov sur Twitter.
Ces derniers jours, toutes les parties ont indiqué des progrès dans les pourparlers, affirmant avoir atteint une étape critique.
« Habituellement, nous devons être réalistes dans nos discussions au lieu d’être optimistes ou pessimistes », a déclaré dimanche à la télévision d’Etat le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh.
« Les négociations de Vienne ont atteint le point de décisions politiques sérieuses de la part des Etats-Unis et des parties occidentales », a-t-il ajouté.
« révision sérieuse »
L’accord de 2015 a assoupli les sanctions contre l’Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire, mais les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement en 2018 sous le président de l’époque, Donald Trump, et ont réimposé de sévères sanctions économiques.
Cela a incité l’Iran à commencer à revenir sur ses engagements.
Téhéran a également imposé des restrictions à certaines inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Agence internationale de l’énergie atomique des Nations Unies.
L’AIEA a indiqué en novembre qu’aucun progrès n’avait été accompli dans la résolution de nombreuses questions qu’elle se posait au sujet de la présence antérieure de matières nucléaires sur des sites non déclarés de la République islamique.
Du point de vue de l’Iran, « ce dossier doit être clos », a déclaré Khatibzadeh à la télévision d’Etat.
« Nous avons répondu aux questions politiques ou aux allégations soulevées par l’Agence internationale de l’énergie atomique concernant certains des comportements de notre pays dans le passé… Personne ne devrait laisser le canal ouvert aux pressions politiques à l’avenir », a-t-il déclaré.
Les pourparlers de Vienne visent à ramener les Etats-Unis dans l’accord, notamment par la levée des sanctions, et à rétablir le respect par l’Iran de ses obligations.
Téhéran dit vouloir vérifier la levée des sanctions et obtenir des garanties que les Etats-Unis ne renouvelleront pas leur retrait de l’accord.
Samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a déclaré que Téhéran étudiait un premier projet pour relancer l’accord sur le nucléaire.
Amir Abdollahian a déclaré que l’Iran « examinait sérieusement le projet d’accord », ajoutant qu’il s’était entretenu par téléphone avec le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, qui coordonne les pourparlers de Vienne.
« Nos lignes rouges ont été clarifiées aux parties occidentales », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, ajoutant que Téhéran « est prêt à conclure un bon accord immédiatement, s’ils font preuve d’une réelle volonté ».
© 2022 AFP