Le ministre français de l’Intérieur a déclaré mardi qu’il chercherait à annuler un changement de règle dans la ville de Grenoble qui permettrait aux femmes de porter le burkini dans les piscines publiques.
Le maillot de bain tout-en-un, que certaines femmes musulmanes utilisent pour se couvrir le corps et les cheveux pendant le bain, est un sujet controversé en France, les critiques y voyant un symbole d’islamisation rampante.
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La ville alpine de Grenoble a modifié lundi les règles de ses piscines pour autoriser toutes sortes de maillots de bain, pas seulement les traditionnels maillots de bain pour femmes et les shorts pour hommes qui étaient auparavant obligatoires.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a qualifié le changement de « provocation inacceptable » et « contraire à nos valeurs », ajoutant qu’il avait exigé une contestation judiciaire de la nouvelle réglementation.
En vertu d’une nouvelle loi anti-« séparatiste islamique » adoptée par le Parlement l’année dernière, le gouvernement peut faire appel des décisions qu’il soupçonne de porter atteinte aux strictes traditions laïques de la France visant à séparer les religions de l’État.
Les tentatives de plusieurs maires du sud de la France pour interdire le burkini sur les plages méditerranéennes ont commencé à l’été 2016, le premier orage autour d’un maillot de bain.
Les restrictions ont finalement été supprimées car elles étaient discriminatoires.
Eric Peul, le maire de Grenoble, l’un des politiciens verts les plus en vue du pays qui dirige une large coalition locale de gauche, a défendu la décision de la ville comme une victoire.
« Tout ce que nous voulons, c’est que les hommes et les femmes puissent porter ce qu’ils veulent », a déclaré lundi Byul à RMC.
Le chef du parti EELV, Julian Bayo, a fait valoir que la décision n’avait rien à voir avec les lois laïques, qui obligent les responsables de l’État à être impartiaux en matière religieuse mais garantissent le droit des citoyens à pratiquer librement leur foi.
Le burkini n’est pas interdit dans les piscines publiques en France pour des raisons religieuses, mais pour des raisons d’hygiène, tandis que les nageurs n’ont aucune obligation légale de dissimuler leur religion en se baignant.
Il a ajouté : « Je veux que les femmes musulmanes puissent pratiquer leur religion, en changer ou ne pas y croire, et j’aimerais pouvoir nager ». « Je veux aussi qu’ils aient moins d’exigences pour s’habiller d’une manière ou d’une autre. »
Grenoble n’est pas la première ville française à changer ses règles.
La ville de Rennes, dans le nord-ouest, a discrètement mis à jour son code de la piscine en 2019 pour autoriser le burkini et d’autres types de maillots de bain.
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