J’ai lu avec inquiétude la chanson de Martin Sandbo sur l’impôt sur la fortune («Les capitalistes les plus durs devraient encourager l’impôt sur la fortune», Opinion, 10 mai). Le paradoxe sauvage ne conduit pas à une politique économique saine.
L’impôt sur la fortune a été testé en France de 1982 à 2017, avec une interruption de deux ans dans les années 1980. La performance économique du pays ne prouve pas vraiment la validité de l’expérience. Entre autres erreurs de perspective, si «la richesse en capital croît beaucoup plus vite que le revenu augmente», alors il est clair que pendant cette période, les taux d’intérêt dans les pays de l’OCDE sont passés de plus ou moins de 15 pour cent à presque zéro, entraînant une augmentation des actifs. La tendance inverse ne fait que commencer. L’inflation des coûts et la mobilité sociale réduisent les inégalités de richesse.
Mais si un impôt sur la fortune doit être imposé, il est préférable d’imposer un impôt sur les successions ou les biens immobiliers.
Psychologiquement, il est plus facile de payer un impôt sur la trésorerie, ou définitivement lors d’un événement de liquidité, que de payer un impôt sur le patrimoine net année après année.
François Guizot, Premier ministre français au XIXe siècle, a déclaré qu’il était extrêmement frustrant de payer un impôt sur la richesse qui n’a jamais été finalement acquis et qui ne croît que « grâce au travail et à l’épargne ».
Demander aux contribuables, comme ce fut souvent le cas de Mitterrand à Sarkozy, de payer l’État plus qu’ils ne dépensent pour eux-mêmes, a fortiori, plus qu’ils ne gagnent, c’est détruire leur esprit d’entreprise. C’est simple comme ça.
François Poirère
Paris France