Des soldats montent la garde devant le palais du gouvernement lors d’une manifestation de retraités de l’armée et des forces de sécurité libanaises pour exiger un ajustement inflationniste de leurs pensions, à Beyrouth, le 30 mars 2023 (Photo de Joseph Eid/AFP)
Le ministre libanais des Transports par intérim a déclaré jeudi qu’un contrat pour un nouveau terminal à l’aéroport principal du Liban, à court d’argent, avait été annulé, suite aux critiques selon lesquelles une offre publique pour le projet de 122 millions de dollars n’avait pas été soumise.
La semaine dernière, le gouvernement libanais a annoncé un projet de construction d’un terminal passagers à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth et a déclaré qu’il serait géré par une société aéroportuaire irlandaise semi-publique de premier plan lorsqu’il serait achevé dans les quatre ans.
Le projet tant attendu devait être la première expansion du seul aéroport international du Liban depuis 1998 alors que le pays était aux prises avec sa pire crise économique et financière.
« Nous n’irons pas de l’avant avec le projet et nous le considérerons comme inexistant », a déclaré jeudi à la presse le ministre des Transports Ali Hami. Il a ajouté que la décision venait du puissant groupe du Hezbollah, qu’il représente au cabinet.
L’annonce est intervenue une semaine après l’annonce du projet et a suscité une vague de critiques de la part des médias concernant l’attribution du contrat à une entreprise mondiale sans lancer d’appel d’offres public. L’aéroport fonctionne à pleine capacité et dessert jusqu’à 8 millions de passagers par an.
Le terminal 2 devait accueillir 3,5 millions de passagers par an à partir de 2027, a déclaré Hami lors d’une cérémonie au Palais du gouvernement.Six plates-formes d’amarrage devaient être ajoutées en plus des plates-formes distantes. Les plans prévoyaient la construction du terminal 2 à l’emplacement de l’ancien terminal de fret de l’aéroport.
Le Liban traverse les affres de la pire crise économique et financière de son histoire moderne, enracinée dans des décennies de corruption et de mauvaise gestion par la classe politique du pays.
Des experts et des experts ont critiqué les dirigeants libanais pour leur manque de transparence et pour avoir gaspillé l’argent public en attribuant des contrats de développement gonflés à des hommes d’affaires de leur entourage au cours des dernières décennies.
La crise économique libanaise qui a débuté en octobre 2019 a laissé les trois quarts des 6 millions d’habitants du pays, dont 1 million de réfugiés syriens, dans la pauvreté.