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Brasilia (AFP) – Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a évoqué jeudi sa volonté de vaincre le « nouveau monstre » qu’est « l’extrême droite », non seulement dans son pays mais dans le monde entier.
L’ancien syndicaliste de gauche Lula a succédé au début de ce mois au président d’extrême droite Jair Bolsonaro après avoir battu son grand rival aux élections d’octobre dernier.
Lula, 77 ans, en est à son troisième mandat de président après avoir dirigé la plus grande économie d’Amérique latine de 2003 à 2010.
« Nous devons défier et vaincre le nouveau monstre représenté par l’émergence d’une extrême droite fanatique enragée qui déteste tous ceux qui ne partagent pas leurs idées », a déclaré Lula aux recteurs d’université au palais présidentiel de Brasilia.
Lula a déclaré que ce n’était « pas seulement un problème brésilien », mais a déclaré qu’il n’avait jamais vu le pays « assiégé par une telle haine ».
Il a comparé l’influence de l’ancien leader populiste Bolsonaro sur le pays à celle de l’ancien président américain Donald Trump – Bolsonaro a souvent été décrit comme « Trump tropical » – ou des dirigeants de droite en Hongrie et en Italie.
« Bien que nous ayons vaincu Bolsonaro, nous devons encore vaincre la haine, les mensonges, la désinformation et les fanatiques, car cette société doit revenir à la civilité. »
Le 8 janvier, une semaine après le retour au pouvoir de Lula, des milliers de partisans de Bolsonaro ont pris d’assaut les sièges du pouvoir à Brasilia, occupant le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême, vandalisant les façades et détruisant les bureaux.
Depuis lors, quelque 2 000 personnes ont été arrêtées, tandis qu’environ 1 400 sont toujours détenues.
Dans une interview avec Globo News TV, Lula a pointé du doigt Bolsonaro pour le chaos.
Il a déclaré que le silence initial de Bolsonaro sur la question et sa décision de se rendre à Miami avant que cela ne se produise indiquaient qu’il « savait ce qui allait se passer et y était pour beaucoup ».
Bolsonaro espérait peut-être retourner au Brésil à la gloire du coup d’État.
Mercredi soir, Lula a déclaré qu’il accueillerait le chancelier allemand Olaf Scholz le 30 janvier et rencontrerait le président américain Joe Biden en février pour discuter d’une approche commune de l’extrême droite.
© 2023 AFP