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Près de 140 pays marchanderont cette semaine sur les principaux détails d’un plan d’imposition des entreprises mondial, certains craignant de trop en donner et d’autres désireux de s’assurer que les géants de la technologie paient leur juste part.
Le Groupe des sept démocraties riches a accepté une proposition visant à imposer un taux d’imposition minimum sur les sociétés d’au moins 15 % au début du mois, dans l’espoir d’arrêter une « course vers le bas » alors que les pays se font concurrence pour offrir les taux les plus bas.
C’est l’un des deux piliers des réformes qui permettront également aux pays d’imposer une part des bénéfices des 100 entreprises les plus rentables au monde, comme Google, Facebook et Apple, où qu’elles se trouvent.
L’accord revient désormais à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui supervise deux jours de pourparlers à partir de mercredi pour parvenir à un consensus entre 139 pays.
La proposition devrait ensuite être discutée par le Groupe des 20 pays riches et émergents lors d’une réunion des ministres des Finances en Italie les 9 et 10 juillet.
« Je ne pense pas que nous étions très proches d’un accord », a déclaré Pascal Saint-Amann, directeur du Centre de politique fiscale de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
« Je pense que tout le monde a compris qu’un accord vaut mieux que pas d’accord », a déclaré Saint-Aman à la radio française BFM Business plus tôt ce mois-ci, ajoutant qu’un défaut d’accord entraînerait des taxes unilatérales et des représailles américaines.
Il a déclaré que le président américain Joe Biden avait catalysé la cause en soutenant un impôt minimum mondial sur les sociétés et que les Européens voulaient un accord.
Les négociations ont gagné en urgence alors que les gouvernements recherchent de nouvelles sources de revenus après avoir dépensé des sommes énormes en mesures de relance pour empêcher leurs économies de s’effondrer pendant la pandémie de coronavirus.
– Les peurs irlandaises –
Et tandis que le G7 – les États-Unis, le Canada, le Japon, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne – a accepté le plan, il fait toujours face à des obstacles alors que les négociations s’étendent pour inclure d’autres pays.
Les membres de l’Union européenne, l’Irlande et la Hongrie, ne sont pas enthousiastes à ce sujet, car leur impôt sur les sociétés est inférieur à 15 %.
L’Irlande est devenue la patrie de l’Union européenne pour les géants de la technologie comme Facebook, Google et Apple grâce à son taux de 12,5 %.
Mais un autre pays de l’UE qui a bénéficié de la baisse des prix, la Pologne, a exprimé son soutien à la proposition la semaine dernière.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que la Chine était également préoccupée par la proposition.
Deux sources impliquées dans les négociations ont déclaré à l’AFP que la Chine, qui a un taux d’actualisation pour les entreprises dans des secteurs clés, ne souhaite pas un taux supérieur à 15%.
Biden a également une certaine persuasion chez lui, les principaux républicains du Congrès dénonçant déjà l’accord comme un « accord spéculatif » et une « erreur économique ».
Evasion d’Amazon ? –
Le prochain cycle de négociations devra également fixer l’assiette fiscale et le nombre d’entreprises dont les bénéfices peuvent être imposés.
Et tandis que la Grande-Bretagne a soutenu le plan du G7, elle veut s’assurer que son secteur financier est exempt du « premier pilier » de la réforme sur l’imposition d’une part des bénéfices des entreprises basées à l’étranger.
D’autres, comme la France, craignent que le géant américain du commerce électronique Amazon puisse s’en tirer avec des frais car sa marge bénéficiaire ne dépasse pas le seuil de 10 %.
Le pilier 1 ciblera les 100 plus grandes multinationales du monde, mais le Groupe des 24 – un groupe intergouvernemental qui comprend des pays comme l’Argentine, le Brésil et l’Inde – dit que davantage d’entreprises devraient être ajoutées à la liste.