Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que la France allait restreindre l’entrée dans le pays des responsables libanais soupçonnés de corruption ou d’obstruction à la formation d’un gouvernement.
Cette étape est la dernière tentative française de faire pression sur les dirigeants libanais pour qu’ils mettent fin à la dangereuse impasse politique qui a accéléré l’effondrement économique du pays du Moyen-Orient.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré que son gouvernement « a commencé à prendre des mesures pour restreindre l’accès des personnes impliquées dans le siège politique en cours ou impliquées dans la corruption » au Liban sur le territoire français.
Il n’a mentionné le nom d’aucune des personnes visées, ni mentionné leur nombre. Le département d’État n’a pas révélé de détails sur ce que les restrictions impliquent.
La décision, cependant, est en deçà des sanctions pour le moment, mais Le Drian a déclaré que d’autres pourraient venir plus tard.
« Nous nous réservons la possibilité de prendre des mesures supplémentaires contre tous ceux qui font obstacle à une solution à la crise », a-t-il déclaré.
Le Liban traverse la pire crise économique et financière de son histoire moderne. La monnaie locale a perdu 85% de sa valeur par rapport au dollar ces derniers mois et les entreprises ont fermé leurs portes alors que les banques imposaient des contrôles informels sur les transferts et les retraits.
La crise économique a été exacerbée par une explosion massive dans le port de Beyrouth l’été dernier qui a détruit l’installation et les quartiers environnants. À la suite de l’explosion, le gouvernement du Premier ministre Hassan Diab a démissionné et l’ancien Premier ministre Saad Hariri a été chargé de former un nouveau gouvernement.
Hariri n’a pas été en mesure de former un gouvernement au milieu de profondes divergences entre lui et le président Michel Aoun, qui n’a aucun moyen légal de le révoquer.
L’année dernière, le président français Emmanuel Macron a proposé une feuille de route pour sortir de l’impasse politique dans l’ancien protectorat français. Macron faisait pression sur les politiciens libanais pour qu’ils forment un gouvernement composé de spécialistes non partisans qui pourraient travailler sur des réformes urgentes pour sortir le Liban d’une crise financière exacerbée par l’explosion du 4 août qui a détruit la majeure partie de Beyrouth.
Ces efforts n’ont mené nulle part alors que les politiciens libanais continuent de débattre de la forme et de la taille du nouveau gouvernement et de qui choisit les ministres.