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Le président français Emmanuel Macron a condamné mardi ce qu’il a qualifié de « coup d’État militaire » au Burkina Faso, un jour après que des soldats ont annoncé qu’ils avaient pris le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Macron a déclaré que la France « clairement et comme toujours » était d’accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest « pour condamner ce coup d’État militaire ».
L’organisation régionale ainsi que les puissances occidentales et les Nations unies ont dénoncé la prise de pouvoir et ont appelé à la libération du président Roch Marc Christian Kaboré.
Le Burkina Faso, où la France était une ancienne puissance coloniale, fait partie des cinq pays du Sahel où les forces françaises ont aidé les forces locales contre une insurrection djihadiste, bien que Macron ait annoncé l’année dernière son intention de commencer à retirer les forces françaises.
Macron a déclaré aux journalistes lors d’un voyage dans le centre de la France que Kaboré avait été « élu deux fois par son peuple lors d’élections démocratiques ».
« On m’a dit qu’il ne risquait pas d’être blessé physiquement », a-t-il ajouté.
Macron a déclaré que la mesure « est la dernière d’une série de coups d’État militaires extrêmement préoccupants à un moment où la priorité dans la région doit être la lutte contre le terrorisme islamique ».
Des soldats du Burkina Faso ont annoncé lundi à la télévision d’Etat qu’ils avaient pris le pouvoir à la suite d’une mutinerie contre l’incapacité du président civil à contenir une insurrection islamiste.
Un officier subalterne a annoncé la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement et du parlement et la fermeture des frontières du pays.
frustration
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a déclaré qu’il était essentiel de préserver l’espace démocratique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest et de garantir le respect de l’État de droit.
« Nous appelons les militaires à libérer immédiatement le président Roch Marc Christian Kaboré et les autres hauts responsables détenus. Nous appelons à un retour rapide à l’ordre constitutionnel », a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani aux journalistes à Genève.
Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, s’est rendue dans le pays en novembre 2021, lorsqu’elle a souligné l’importance de préserver les acquis démocratiques et en matière de droits de l’homme qui y ont été réalisés.
« Le Haut-Commissaire regrette profondément la prise du pouvoir par l’armée au Burkina Faso », a déclaré Shamdasani.
Shamdasani a déclaré que lors de la visite de Bachelet en novembre, elle avait remarqué une frustration et une impatience croissantes face à la détérioration de la situation sécuritaire.
« Face aux menaces sécuritaires massives et aux défis humanitaires auxquels le pays est confronté, il est plus important que jamais d’assurer le plein respect de l’État de droit, de l’ordre constitutionnel et des obligations du pays en vertu du droit international des droits de l’homme », a déclaré la porte-parole. .
« Il est nécessaire de protéger efficacement l’espace démocratique, de veiller à ce que les gens puissent exprimer leurs griefs et leurs aspirations, et de participer à un dialogue significatif pour travailler à la résolution des nombreuses crises dans le pays ».
Le bureau de Bachelet s’est engagé à continuer de surveiller la situation des droits de l’homme au Burkina Faso.
(France 24 avec AFP)