Un couple de Français arrêté en Iran en mai a semblé faire des « aveux » à la télévision d’État iranienne jeudi.
La France a condamné cette décision après qu’une émission a montré que les deux travaillaient pour le service de renseignement français – la DGSE – en Iran.
« Cécile Koehler et Jacques Paris sont détenus arbitrairement en Iran depuis mai 2022, et sont donc des otages du gouvernement », a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Anne Claire Legendre.
« L’organisation de leurs prétendus aveux est honteuse, dégoûtante, inacceptable et contraire au droit international », indique le communiqué.
Que s’est dit le couple français dans ses « confessions » ?
Koehler, 37 ans, et son mari, Paris, 69 ans, ont été arrêtés en mai lors de manifestations d’enseignants iraniens exigeant une augmentation de leurs salaires et la libération de leurs collègues détenus.
Au cours de leur émission « aveux », Koehler a déclaré que les deux hommes étaient en Iran pour financer des manifestations et fournir des armes pour « combattre la police ».
Elle a dit qu’ils étaient là pour « créer les conditions de la révolution et du renversement du régime islamique iranien ».
L’émission intervient alors que les autorités iraniennes tentent de présenter les manifestations menées par des femmes après la mort de Mahsa Amini comme une incitation par des puissances étrangères.
La semaine dernière, la police iranienne a arrêté neuf étrangers, notamment de France, d’Allemagne, de Pologne, des Pays-Bas et d’Italie.
Pourquoi l’Iran diffuse-t-il les aveux ?
Les autorités iraniennes ont utilisé des émissions d’« aveux » extorqués à plusieurs reprises pour « semer la peur et réprimer la dissidence », selon un rapport de 2020 de la Fédération internationale des droits de l’homme, basée à Paris.
L’une des organisations membres de la fédération, Justice for Iran, a déclaré que plus de 350 de ces « aveux » avaient été diffusés au cours des 10 dernières années.
Le système judiciaire iranien a officiellement interdit le recours aux « aveux forcés », ainsi qu’à la torture, à l’isolement cellulaire et à la détention illégale par la police, en 2020 après qu’un incident filmé largement partagé sur les réseaux sociaux a montré que la police battait violemment des détenus au milieu de la rue.
Les militants affirment également que la détention de ressortissants étrangers est utilisée comme un moyen d’imposer des concessions aux puissances occidentales.
Il y a actuellement plus de 20 Occidentaux – la plupart ayant la double nationalité – détenus dans les prisons iraniennes.
Point d’accès/SMS (AFP, Reuters)