BISSAU (Reuters) – La coalition d’opposition bissau-guinéenne a remporté la majorité aux élections législatives qui rétabliront le Parlement après une absence de 13 mois, mais risquent de mettre fin aux espoirs du président d’une réforme constitutionnelle.
La Commission électorale a déclaré jeudi que l’alliance PEI Terra Ranka, dirigée par l’ancien parti au pouvoir du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, a remporté 54 des 102 sièges lors du scrutin de dimanche.
Le parti Madem G15, dirigé par le président Umaro Cissoko Embalo, qui a dissous le Parlement en mai de l’année dernière au milieu d’allégations de corruption, a remporté 28 sièges.
Le résultat, pour le moment, met fin aux projets d’Embalo de procéder à une modification de la constitution qui lui aurait permis de consolider son pouvoir en débarrassant le pays de son système semi-présidentiel.
Le PAIGC s’oppose à un tel changement.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest de près de deux millions d’habitants a connu de fréquents troubles politiques, avec au moins 10 coups d’État ou tentatives de coup d’État depuis qu’il a obtenu son indépendance du Portugal en 1974.
L’effondrement récent du prix des noix de cajou, leur exportation la plus importante, a provoqué une pauvreté généralisée.
Plus de 20 partis politiques et coalitions se disputaient les sièges lors des élections de dimanche, les électeurs recherchant une certaine stabilité.
Dans le système politique actuel, le gouvernement est nommé par le parti majoritaire ou la coalition, mais le président a le pouvoir de le révoquer dans certaines circonstances.
Cela a conduit à une impasse politique et à des conflits internes dans le passé.
(Reportage par Alberto Dabo; Écriture par Anait Meridzanian; Montage par Edward McAllister et Jean Harvey)