Madame la Présidente,
Je voudrais remercier M. Winsland et Mme Harry pour leurs exposés.
La France est préoccupée par la persistance des mesures unilatérales. La France condamne la décision des autorités israéliennes d’autoriser l’installation de colons à Homesh, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Cette décision, comme toute déclaration d’expansion ou d’établissement de colonies, est contraire au droit international. Elle contredit également les engagements pris par Israël lors des réunions d’Aqaba et de Charm el-Cheikh. La France appelle le gouvernement israélien à revenir sur cette décision. La France ne reconnaîtrait jamais l’annexion illégale de territoires, ni la légalisation d’avant-postes non autorisés.
La France exprime également sa préoccupation concernant la deuxième visite du ministre israélien de la Sécurité nationale au Haram al-Sharif/Mont du Temple le 21 mai. C’est une provocation. La France rappelle la nécessité de préserver le statu quo historique des Lieux Saints à Jérusalem et souligne l’importance du rôle spécifique de la Jordanie à cet égard.
Ces actions unilatérales alimentent les tensions sur le terrain. La France se félicite du cessez-le-feu entré en vigueur le 13 mai au soir, grâce à la médiation égyptienne et au soutien des Nations unies et du Qatar. Nous appelons à une ouverture durable de l’accès à Gaza et à la levée du blocus, accompagnée de garanties de sécurité fiables pour Israël. La France continuera de condamner toute attaque contre Israël et d’affirmer son ferme attachement à la sécurité d’Israël. Toute perte de vie civile est inacceptable.
Cette dernière escalade a considérablement accru les souffrances des civils. Dans les territoires occupés, la situation reste précaire. Les agences, fonds et programmes des Nations Unies n’ont plus les ressources financières pour fonctionner normalement. D’ici août, le Programme alimentaire mondial sera contraint de suspendre une partie de ses opérations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza s’il ne reçoit pas de financement. De même, l’UNRWA a besoin de ressources supplémentaires d’ici cet été pour poursuivre ses opérations.
Ce Conseil a la responsabilité de défendre la solution à deux États et de veiller à ce que les décisions qu’il a prises soient respectées. La France salue les efforts déployés par les États-Unis, l’Égypte et la Jordanie pour permettre aux parties de renouer le dialogue. Nous appelons les parties à remplir leurs obligations, notamment en ce qui concerne les colonies, mais aussi en ce qui concerne le respect des pouvoirs sécuritaires de l’Autorité palestinienne dans la zone A.
Comme l’ont relevé les ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, de l’Égypte et de la Jordanie lors de la septième réunion du groupe Amman/Munich le 11 mai, il est essentiel de relancer un processus politique crédible menant à une paix globale, juste et durable entre les deux des pays. Israéliens et Palestiniens. La France est prête à contribuer à ces efforts, avec ses partenaires. L’ONU, en particulier le Coordonnateur spécial, a un rôle important à jouer.
Merci.