émis en : la moyenne:
Washington (AFP)
L’envoi de milliers de soldats américains en Afghanistan pour évacuer le personnel de l’ambassade de Kaboul alors que les talibans avancent dans la ville a ravivé les douloureux souvenirs américains de la chute de Saigon.
Une image immortalisant la défaite américaine au Vietnam, montrant des évacués en hélicoptère sur le toit d’un immeuble, s’est rapidement propagée sur les réseaux sociaux après que les États-Unis ont déclaré jeudi le déploiement d’urgence.
Le haut représentant républicain Mitch McConnell a déclaré : « Les dernières nouvelles d’un nouveau retrait de notre ambassade et d’un déploiement précipité de forces militaires semblent être des préparatifs de la chute de Kaboul.
« Les décisions du président (Joe) Biden nous poussent à nous précipiter vers une suite pire de la chute humiliante de Saigon en 1975. »
En juin, alors que l’avancée des talibans prenait de l’ampleur, Biden lui-même a abordé les parallèles à Saigon – et les a carrément rejetés.
« Il n’y aura jamais de circonstances où vous verrez des gens quitter le toit d’une ambassade des États-Unis depuis l’Afghanistan », a-t-il déclaré.
Ce même mois – puisque la blitzkrieg des talibans a surpris de nombreux responsables militaires américains – le président des chefs d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, a également rejeté les comparaisons avec la sortie désespérée de Saigon.
« Je ne le vois pas passer », a déclaré Millie. « Je me trompe peut-être, qui sait, vous ne pouvez pas prédire l’avenir, mais je ne vois pas Saigon 1975 en Afghanistan. Les talibans ne sont pas seulement l’armée du Vietnam du Nord. Ce n’est pas ce genre de situation. »
– ‘Je ne pars pas’ –
Pour mettre en œuvre l’évacuation du personnel américain de son ambassade à Kaboul, 3 000 soldats américains sécuriseront l’aéroport, 1 000 seront envoyés au Qatar pour un soutien technique et logistique, tandis que 3 500 à 4 000 seront stationnés au Koweït pour un déploiement si nécessaire.
Jeudi, les responsables américains ont rapidement répondu aux questions sur la mission, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, refusant de la décrire comme une évacuation sans combat.
Il a souligné qu’il n’avait pas de nom et a évité de parler d’évacuations.
La mission « NOE » la plus connue fut l’opération Repeated Wind, au cours de laquelle plus de 7 000 civils vietnamiens furent évacués de Saigon les 29 et 30 avril 1975 par hélicoptère.
Interrogé sur l’image des diplomates américains au départ sous protection militaire et les inévitables comparaisons avec la chute de Saigon, Kirby a tenté de souligner les différences.
« Nous n’éliminons pas complètement notre présence diplomatique sur le terrain », a-t-il déclaré.
« Personne n’abandonne l’Afghanistan, il ne quitte pas l’Afghanistan. Il fait la bonne chose au bon moment pour protéger notre peuple. »
Vendredi, les talibans ont affirmé avoir capturé Kandahar, la deuxième plus grande ville d’Afghanistan, clôturant une offensive éclair de huit jours qui n’a laissé que la capitale et d’autres poches entre les mains du gouvernement.
© 2021 AFP