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Contrairement à ses voisins européens, la France a été remarquablement réticente à accepter la technologie éolienne offshore. Dans un pays où l’énergie nucléaire prédomine encore, les projets dédiés stagnent souvent et s’enlisent dans la controverse et la controverse. Mais alors que la pression monte pour développer les infrastructures d’énergies renouvelables, la France est-elle prête à embrasser le vent du changement ? Nous examinons de plus près cette version de Down to Earth.
Une turbine marine
La France ne possède qu’une seule turbine offshore, installée à des fins de recherche à Saint-Nazaire, au large de la Bretagne. Cela contraste avec 1 500 en Allemagne et plus de 2 000 au Royaume-Uni.
L’éolienne pilote flottante mesure la quantité d’électricité produite dans diverses conditions, notamment une vitesse du vent de 170 km/h et des vagues de 13 mètres de hauteur.
Par rapport aux éoliennes terrestres, les éoliennes offshore tournent plus vite et plus longtemps, ce qui signifie qu’elles produisent plus d’électricité.
La France est l’un des rares pays à se demander encore si l’éolien a un avenir, estime Bertrand Alessandrini, chercheur en génie maritime à Centrale Nantes. « La vraie question est : la France, qui a les atouts pour être leader dans ce genre d’énergie, va-t-elle saisir l’opportunité ou pas ?
Pourtant, la France a de grandes ambitions – 10 gigawatts de puissance installée, soit l’équivalent d’une dizaine de réacteurs nucléaires, d’ici 2035.
« Gardez la mer vivante »
Plusieurs pêcheurs au large de la Bretagne s’unissent dans leur combat contre un projet éolien en mer de 62 turbines, actuellement en construction près de Saint-Brieuc.
Florentin Saulnier, un pêcheur local d’escargots de mer, prévient que cela affectera ses moyens de subsistance ainsi que la biodiversité de la baie. Cela signifie également qu’il devra voyager loin pour chasser, perdant ainsi un temps et de l’argent précieux.
Il dit que les pêcheurs ne sont pas intéressés par des subventions pour compenser les dommages – ils veulent simplement vivre de leur travail.
Turbines offshore et biodiversité vont de pair
BOB est une bouée jaune d’observation de la biodiversité d’une hauteur de 15 mètres. Elle a été créée au large de Leucate en Méditerranée, sur un autre site dédié aux turbines, en l’occurrence la turbine flottante.
Gilles Lecaillon d’Ecocean, l’entreprise à l’origine du projet, explique que l’un des objectifs de BOB est de connaître la biodiversité qui peut vivre sur des structures artificielles à 15 ou 16 kilomètres au large.
Sous la bouée, Ecocean a construit de petits habitats, appelés biohuttes, qui sont des nurseries artificielles qui fournissent un abri et de la nourriture aux jeunes poissons, leur permettant de survivre dans des zones où ils ne pourraient normalement pas le faire.
Les résultats obtenus jusqu’à présent sont encourageants et Lecaillon dit que la prochaine étape consistera à construire ces micro-organismes sur une turbine flottante.
Lecaillon espère pouvoir montrer aux pêcheurs qu’il y a peut-être plus de poissons, pas moins, autour des projets éoliens offshore flottants. « Je crois honnêtement que les éoliennes offshore et la biodiversité marine, au moins sous-marine, peuvent être compatibles et positives », ajoute-t-il.