ANKARA – A moins de 40 heures de l’élection la plus proche de l’histoire moderne de la Turquie, le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son plus grand rival, Kemal Kilicdaroglu, mettent fin à leur campagne.De récents sondages ont donné la tête au principal chef de l’opposition.
Presque tous les sondages d’opinion publiés cette semaine ont montré que Kilicdaroglu devançait Erdogan. Reste à savoir si le principal chef de file de l’opposition aura suffisamment de soutien (plus de 50 % des voix) pour remporter l’élection présidentielle dès le premier tour, et éviter un second tour.
Un sondage réalisé par Yoneylem, basé à Istanbul, publié vendredi, a donné à Kilicdaroglu une avance de plus de 5 points, à 49,5 % contre 44,4 % pour Erdogan. L’enquête a été menée entre le 9 et le 10 mai.
Un autre sondage réalisé par la société de recherche ORC basée à Ankara, également publié vendredi, a montré que Kilicdaroglu avait franchi la barre cruciale des 50% pour son élection au premier tour, avec un soutien de 51,7%. Un sondage ORC réalisé du 10 au 11 mai a montré le soutien d’Erdogan à 44,2 %.
Les deux sondages étant menés avant que le candidat à la présidentielle Muharrem Ince ne se retire de la course jeudi, on ne sait toujours pas comment son absence affectera les sondages d’opinion dimanche. La cote d’approbation d’Ince était de 1,4% et 1,3% selon Yoneylem et ORC, respectivement.
Kilicdaroglu a conclu ses rassemblements après un rassemblement à Ankara vendredi. Il aurait porté un gilet pare-balles pour la première fois en campagne, avec des gardes lourdement armés derrière lui. L’augmentation de ses détails est intervenue après qu’un journaliste proche de l’opposition a affirmé vendredi à l’aube qu’une équipe d’assassins était entrée en Turquie depuis la Géorgie pour cibler Kilicdaroglu. Le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête contre le journaliste Merdan Yanardag pour publication de désinformation.
13. Cumhurbaşkanı
Kemal Kilicdaroglu 🫶🌸 pic.twitter.com/yaL6whClf3– Hulya Ansal (Pamuk_Miya) 12 mai 2023
intervention russe
Pendant ce temps, le Kremlin a fermement démenti vendredi les accusations de Kilicdaroglu. Un candidat de l’opposition a mis en garde jeudi Moscou contre l’ingérence électorale, affirmant que certaines des fausses vidéos ciblant une personnalité de l’opposition provenaient de Russie.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié la source qui a informé Kilicdaroglu de « menteur », affirmant que son pays accordait une grande importance aux relations avec la Turquie. Les médias russes ont cité Peskov disant que « Moscou n’interfère pas dans la politique intérieure des autres pays ».
En réponse, Kilicdaroglu a déclaré vendredi à Reuters que son équipe disposait d’informations spécifiques indiquant une ingérence russe.
Dans des propos télévisés lors du Sommet de la jeunesse à Istanbul, Erdogan a critiqué Kilicdaroglu pour ses accusations. Et maintenant, il attaque M. Poutine et attaque la Russie. … Je suis désolé, mais je ne peux pas me taire lorsque vous attaquez Poutine. Parce que nos relations avec la Russie ne sont pas moins que nos relations avec les États-Unis.