La France a résolu une dispute d’une journée avec le gouvernement italien de droite en acceptant d’accueillir un navire transportant plus de 200 migrants secourus en Méditerranée. L’Ocean Viking doit accoster vendredi dans le port de Toulon, dans le sud de la France, mais les relations avec Rome restent tendues.
Pour les 234 migrants à bord de l’Ocean Viking, l’accord de la France pour les emmener a été la fin d’un long voyage.
Ils viennent d’un mélange de pays, dont le Bangladesh, la Syrie et l’Érythrée. Ils font partie des centaines de rescapés de la Méditerranée fin octobre par l’ONG SOS Méditerranée et la Croix-Rouge.
Les autorités italiennes ont finalement autorisé le débarquement de trois bateaux chargés, mais pas l’Ocean Viking.
Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a qualifié le comportement de Rome « d’inacceptable » et a mis en garde contre de « graves conséquences » dans les relations bilatérales. On s’attend à ce que la France et l’Allemagne reçoivent un tiers des personnes à bord. Le reste serait partagé entre les autres États membres de l’UE.
Les questions sur la participation équitable des demandeurs d’asile – dont beaucoup arrivent en Europe via la Méditerranée – ne datent pas d’hier. Pendant des années, des pays de première ligne comme l’Italie et la Grèce ont appelé les autres membres de l’UE à en absorber davantage. Mais les tensions sont montées depuis que le Premier ministre, Georgia Meloni, a pris le pouvoir en Italie.
En France, le principal parti d’extrême droite anti-immigration du Rassemblement national s’est également opposé au retour des Ocean Vikings à terre. Cela fera de la France une pompe aspirante pour l’immigration, a déclaré le chef du parti Jordan Bardella. Ce sera sans fin.
Les centaines de milliers de demandeurs d’asile non européens qui sont arrivés dans l’UE cette année éclipsent les plus d’un million qui ont rejoint le bloc en 2015. Mais ce nombre n’inclut pas les plus de 4 millions de réfugiés ukrainiens qui ont obtenu l’asile automatique dans le pays. UE.
Les rapports suggèrent que les refuges pour migrants dans des endroits comme Bruxelles – la capitale de facto de l’Union européenne – sont surpeuplés, les Ukrainiens étant prioritaires.
Lorena Martini, spécialiste des migrations au sein du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations, a déclaré que la crise ukrainienne devrait stimuler davantage la solidarité européenne envers les demandeurs d’asile venus d’ailleurs. Certains pays qui évitaient autrefois les immigrants.
Certains craignent que le tapis d’accueil des Ukrainiens en Europe ne disparaisse également, avec l’arrivée de l’hiver, ce qui pourrait entraîner un nouvel afflux de réfugiés vers l’ouest.