Le président du Sénégal, Macky Sall, a annoncé le report sine dine de la présidentielle du 25 février en raison d’une enquête parlementaire visant deux juges du Conseil constitutionnel. Cette décision a suscité des réactions mitigées de la part du camp présidentiel et de l’opposition. Le camp présidentiel affirme que ce report vise à protéger la crédibilité du scrutin, tandis que l’opposition qualifie cette décision de manœuvre politique pour permettre au président de conserver le pouvoir.
La crise politique trouve son origine dans l’exclusion de la candidature de Karim Wade à la présidentielle en raison de sa double nationalité franco-sénégalaise. Les soutiens de Karim Wade réclament une enquête parlementaire pour éclaircir les conditions d’élimination des candidats, soupçonnant deux juges du Conseil constitutionnel d’avoir des liens suspects avec certains candidats.
Le président Macky Sall estime que les conditions troubles entourant l’élection pourraient compromettre sa crédibilité et prépare un « dialogue national » pour une élection libre, transparente et inclusive. Cependant, l’opposition accuse le président de vouloir se maintenir au pouvoir et fustige le report de l’élection.
Au sein du camp présidentiel, le Premier ministre, Amadou Ba, fait face à deux candidatures dissidentes. De son côté, Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition, est considéré comme la principale menace pour le président Macky Sall.
La décision du report de l’élection suscite de vives critiques, y compris de la part de la société civile. Celle-ci dénonce un coup d’arrêt unilatéral et brusque du processus électoral. Aucune indication n’a été donnée quant à un nouveau calendrier électoral, mais une proposition de loi pour un report de six mois maximum a été adoptée par le bureau de l’Assemblée nationale.
Certains remettent en question la légalité de la décision de Macky Sall d’abroger l’élection présidentielle par décret. Parallèlement, d’autres candidats annoncent le démarrage de leurs campagnes conformément au calendrier initial.
Cette situation politique tendue au Sénégal aura certainement des répercussions sur l’avenir politique du pays et reste à surveiller de près par les observateurs. La question de la crédibilité du processus électoral et des libertés démocratiques est au cœur des débats et risque de causer des tensions supplémentaires dans le pays.