Les traitements oraux contre le nez bouché resteront accessibles sans ordonnance en pharmacie, malgré les risques qu’ils peuvent présenter pour la santé. En effet, la pseudoéphédrine, présente dans ces médicaments, est susceptible de causer des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des infarctus du myocarde.
Face à ces dangers, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment demandé une réévaluation de ces traitements à l’Agence européenne des médicaments (EMA). En octobre dernier, l’ANSM a même déconseillé explicitement l’utilisation de ces produits. Cependant, le comité d’évaluation du risque de l’EMA, PRAC, propose de nouvelles mesures pour limiter les risques cardiovasculaires, sans remettre en question la disponibilité de ces médicaments sur le marché.
Il est important de souligner que l’avis d’un autre comité de l’EMA est encore attendu avant que la Commission européenne ne prenne sa décision finale. En attendant, le PRAC recommande aux personnes souffrant d’une hypertension artérielle sévère ou non contrôlée, ainsi qu’aux personnes atteintes de maladies rénales, de ne pas utiliser la pseudoéphédrine.
De plus, le PRAC suggère aux professionnels de santé de conseiller à leurs patients de cesser d’utiliser ces médicaments s’ils développent des symptômes tels que des maux de tête soudains et sévères, une sensation de malaise, des vomissements, de la confusion, des convulsions ou des troubles de la vision.
Néanmoins, l’ANSM estime que le PRAC ne prend pas suffisamment en compte la gravité des effets indésirables et déplore le fait que la responsabilité de limiter les risques repose sur les soignants.
Certains experts considèrent même que l’avis du PRAC est largement insuffisant et représente une occasion ratée de protéger les patients. La polémique autour de ces traitements contre le nez bouché persiste donc, et il reste à voir si des mesures plus strictes seront prises pour garantir la sécurité des consommateurs.