La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a publié son rapport final après trois ans de travaux. Ce rapport présente une analyse chiffrée des violences sexuelles contre les enfants, basée sur 30 000 témoignages de victimes et des études statistiques. Les chiffres sont alarmants, avec environ 160 000 enfants victimes chaque année, principalement des filles.
Les agresseurs sont principalement des hommes de la famille, tels que les pères, les frères, les oncles, les amis des parents ou les voisins. Des proches qui devraient normalement protéger les enfants se transforment en bourreaux. Ces violences ont des conséquences graves pour les victimes, allant des troubles psychotraumatiques aux problèmes alimentaires, en passant par les addictions et les automutilations.
Pourtant, les victimes sont souvent mal protégées lorsque elles osent révéler les violences. Les professionnels ne les mettent pas en sécurité ou leur demandent même de ne pas en parler. Face à cette réalité, la commission propose le renforcement des signalements des violences par les professionnels, la création d’une ordonnance de sûreté de l’enfant et la suspension des visites médiatisées en cas de violences sexuelles.
Le traitement des violences sexuelles par la justice laisse également à désirer, avec seulement 20% des victimes déposant une plainte et des condamnations souvent trop légères. Ainsi, la Ciivise recommande de déclarer imprescriptibles les viols et agressions sexuelles contre les enfants, de créer une infraction spécifique d’inceste et de donner la priorité aux enquêtes pour violences sexuelles sur mineurs.
Le rapport conclut en fournissant les numéros de téléphone et les moyens de contact pour signaler des violences sexuelles contre les enfants. Il est primordial de briser le silence autour de ce sujet délicat et de protéger nos enfants. La lutte contre les violences sexuelles doit être une priorité de la société et nécessite une réponse ferme et coordonnée de la part des pouvoirs publics.