La France a mené 41 essais d’armes nucléaires atmosphériques en Polynésie française entre 1966 et 1975, exposant la population à des retombées qui ont été une source de friction constante entre Paris et les habitants de l’archipel du Pacifique.
L’étude, publiée dans la revue JAMA Network Open, a utilisé la modélisation des risques pour estimer que les essais nucléaires étaient associés à entre 0,6 % et 7,7 % des cancers de la thyroïde en Polynésie française.
« C’est la proportion de cancers de la thyroïde imputables aux tests parmi l’ensemble des cas de cancers de la thyroïde apparus ou susceptibles de se développer chez les personnes présentes au moment des tests, toutes îles confondues », explique Florent de Vater, auteur principal de l’étude. a déclaré à l’AFP. .
L’impact des essais nucléaires a été « faible mais pas du tout inexistant », a déclaré de Vater, expert en rayonnement à l’INSERM.
L’étude a comparé 395 personnes diagnostiquées d’un cancer de la thyroïde entre 1984 et 2016 en Polynésie française avec un groupe témoin de 555 personnes issues de la population générale.
Il s’agissait d’une mise à jour de recherches antérieures publiées par la même équipe en 2010.
« Il s’agit de la première étude à utiliser des rapports militaires classifiés qui ont été déclassifiés en 2013 », a déclaré de Vatierre.
À l’aide de documentation, de données météorologiques et d’entretiens avec des patients atteints de cancer, les chercheurs ont simulé le nuage radioactif généré par chaque essai nucléaire et estimé la dose de rayonnement reçue dans la glande thyroïde de chaque participant.
La dose moyenne de rayonnement par personne était d’environ cinq milligrammes, ce qui est une unité standard d’absorption de rayonnement.
L’INSERM a déclaré dans un communiqué que les scientifiques n’avaient trouvé aucune « relation significative » entre la dose de rayonnement et le risque de cancer de la thyroïde.
Mais l’association était considérée comme significative si seul le cancer invasif nécessitant un traitement était inclus dans l’analyse.
La France a déplacé ses essais nucléaires sous terre en 1975, mais a continué à effectuer des explosions dans l’océan Pacifique jusqu’en 1996. Pendant trois décennies, la France a effectué près de 200 essais.
Lors d’une visite dans la capitale, Papeete, en 2021, le président français Emmanuel Macron a reconnu que la France devait une « graisse » aux Polynésiens pour les essais nucléaires, appelant à la publication d’informations militaires classifiées.