Les procureurs financiers français ont perquisitionné mardi plusieurs des plus grandes banques françaises, dont la Société Générale et BNP Paribas, dans le cadre d’une enquête multi-pays sur ce que les autorités considèrent comme l’un des plus grands vols fiscaux d’Europe.
Plus de 150 enquêteurs financiers et 16 juges de paix se sont réunis au siège des banques françaises en région parisienne, ainsi qu’aux bureaux de HSBC Holdings, Natixis et de l’unité Exane de la BNP, pour une procédure matinale visant à recueillir des preuves afin d’enquêter le stratagème d’évasion fiscale que les banques auraient mené, libérant le Trésor français de sommes colossales.
Les raids faisaient partie de ce que les autorités européennes avaient précédemment décrit comme une enquête sophistiquée couvrant quatre continents, des dizaines de banques et jusqu’à 1 500 suspects. Les banques mises en examen en France auraient été impliquées dans un stratagème connu sous le nom de « cum-trading », du latin « avec-avec », dans lequel des individus gagnaient des centaines de millions d’euros en évitant de payer l’impôt français sur les bénéfices.
Le parquet français a déclaré dans un communiqué que les banques perquisitionnées mardi avaient été utilisées Une stratégie dans laquelle les actionnaires transfèrent des actions pendant une courte période à des investisseurs étrangers pour éviter de payer l’impôt sur les dividendes et, dans certains cas, pour pouvoir récupérer l’impôt. Les investisseurs ont ensuite revendu les actions au propriétaire d’origine et les deux parties ont partagé les économies. Le ministère public a déclaré que le gouvernement cherchait à récupérer au moins 1 milliard d’euros.
Les raids français, qui, selon les procureurs, avaient été soigneusement préparés pendant des mois, comprenaient six procureurs allemands, où les autorités ont lutté pendant près d’une décennie pour traduire en justice un gang de commerçants financiers et de banquiers pour extirper le gouvernement de milliards d’euros. recettes fiscales par le biais d’une escroquerie similaire.
Le système en Allemagne est construit autour du « cum trading », latin pour « avec et sans », une manœuvre monétaire utilisée par les investisseurs avisés pour récupérer les impôts sur les dividendes payés sur un seul panier d’actions.
Dans l’ensemble, de nombreux pays européens demandent justice pour ce que le quotidien français Le Monde, qui a rendu compte pour la première fois du stratagème français en 2018, a qualifié le « vol du siècle ». Pendant des années, des centaines de banquiers, d’avocats et d’investisseurs ont réussi à voler environ 55 milliards de dollars Des caisses de l’État des pays européens à travers les régimes.
Enfin, l’Allemagne a été la plus durement touchée, avec 30 milliards de dollars de pertes, suivie de la France qui a perdu environ 17 milliards de dollars. De petites quantités ont été drainées d’Espagne, d’Italie, de Belgique, d’Autriche, de Norvège, de Finlande, de Pologne, etc.
De nombreux pays d’Europe ont été ciblés par d’anciens commerçants, une grande partie de l’activité ayant commencé au début des années 2000 et devenant de plus en plus populaire au lendemain de la Grande Récession, alors qu’une grande partie du secteur financier était sous le choc. Ces dernières années, les pays ont comblé l’échappatoire qui autorisait le commerce illégal, mais omettent souvent d’informer les autorités fiscales de leurs voisins.
En décembre, un avocat de Bonn a été condamné par les autorités pour être le cerveau derrière le régime fiscal allemand. L’avocat, Hanno Berger, a déjà travaillé pour le gouvernement allemand et a acquis la réputation d’être l’un des inspecteurs des impôts les plus redoutés du pays. Les procureurs allemands ont déclaré qu’il s’était ensuite lancé dans un cabinet privé et qu’il était finalement devenu le patron de l’entreprise de l’ancien vice-président.
Le stratagème a également conduit à des affaires civiles et pénales en Grande-Bretagne ainsi qu’au Danemark, où des responsables affirment que l’agence fiscale du pays a été escroquée de 2 milliards d’euros par un financier né à Londres qui a déménagé à Dubaï.
Le parquet français a exhorté toute personne souhaitant fournir plus d’informations sur l’enquête française à aller de l’avant.