Imaginez la scène. Parti conservateur au pouvoir en pleine crise économique, il est devenu profondément impopulaire en raison de scandales, d’un style de gouvernement distant et d’un programme économique intransigeant. Le centre-gauche est dirigé par un centriste pragmatique qui parle le langage du changement, mais aussi de la modération et de la discipline budgétaire. Il a mené le parti à une victoire électorale écrasante, le ramenant au pouvoir après des années dans l’opposition. Cependant, quelques années plus tard, ce même parti a été évincé sans ménagement par l’électorat et s’est retrouvé au bord de l’effondrement car il a été abandonné par ses électeurs, ses membres et même certains de ses dirigeants.
Non, ce n’est pas une prédiction de l’avenir du parti travailliste. Il décrit plutôt la fortune de la France parti socialiste (PS) Pendant la présidence de François Hollande. Cependant, il devrait servir de récit édifiant pour l’action.
Sous Keir Starmer, le Parti travailliste n’a jusqu’à présent pas été encombré par les détails de la politique. Cependant, il a été plus affirmé en se positionnant comme un parti post-Corbyn avec sa communication sur les valeurs fondamentales. L’entreprise est dite être des gestionnaires « compétents » de l’économie. Le parti sera strict sur les dépenses quotidiennes; Cela ne se fera tout simplement pas, suggère-t-il« ouvrir le gros chéquier du gouvernement » et chercherait plutôt à réduire le « gaspillage » du gouvernement au pouvoir.
Jusqu’à présent, les travaillistes ont été moins attachés aux détails de la politique et plus affirmés en se positionnant comme un parti post-Corbyn avec sa communication sur les valeurs fondamentales.
D’autre part, le parti cherche une fois de plus à courtiser la communauté des affaires avec des voix positives sur le rôle qu’un secteur privé dynamique et la finance peuvent (et doivent) jouer dans la mise à niveau des services publics. Bien que ces messages dérivent du livre de jeu, il est juste de dire que le parti s’est radicalement éloigné de l’ère de la troisième voie par d’autres moyens. Le changement le plus fondamental est peut-être le sérieux avec lequel le parti prend désormais la décarbonation. engagement du parti b Un investissement de 28 milliards de livres sterling par an Pour contribuer au financement de la transition climatique, il montre comment, sous le couvert d’un « Agenda de la Prospérité Verte », il lie désormais la décarbonation à un programme beaucoup plus large de changement social et économique nécessaire pour relever les défis d’une planète qui se réchauffe, ainsi que un système mondial de plus en plus fragmenté et des inégalités croissantes.
C’est là que les choses se compliquent. De son côté, il est relativement aisé de se focaliser sur l’incompétence du département actuel, surtout lorsqu’on vous fournit facilement beaucoup de munitions. Au gouvernement, cependant, le Parti travailliste constatera que rendre sa stratégie cohérente – gestion économique conservatrice et investissement vert transformateur – sera un tout autre défi.
En France en 2012, Hollande est arrivé au pouvoir en promettant un changement radical. Son programme était explicitement anti-austérité et reposait sur une réorientation progressive de la zone euro, une « domination » sur le monde de la finance et une dynamique intérieure de croissance par le biais de la stratégie industrielle et de l’investissement. Cependant, dans le même temps, Hollande a toujours donné la priorité à la réduction de la dette publique du pays et a promis d’importants efforts d’assainissement budgétaire entre 2012 et 2017. Comme détaillé dans mon nouveau livre Tombé divisé : la crise et l’effondrement du centre-gauche en EuropeLa différence entre le discours de Holland autour Si le changement La réalité de sa présidence est la scission du parti et la déception de ses électeurs, députés et parlementaires. En fin de compte, cela a brisé l’identité des socialistes et ouvert la porte à de nouveaux rivaux, dont Emmanuel Macron. La République en Marche ! Le Parti socialiste siège désormais au Parlement avec une poignée de députés, alors que ses candidats à la présidentielle étaient regroupés avec des « trop excédents » lors des deux dernières élections.
Alors, que peuvent apprendre les travaillistes de l’expérience déchirante du gouvernement et du déclin ultérieur de son parti frère d’outre-Manche ?