PARIS (Reuters) – Les trains s’arrêteront en France jeudi, les salles de classe seront fermées et les entreprises seront perturbées alors que les travailleurs quittent leur emploi dans le but de faire dérailler une réforme des retraites prévue qui ferait passer l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans.
La journée de grèves et de manifestations à l’échelle nationale est un test majeur pour le président Emmanuel Macron, mais aussi pour les syndicats.
Les sondages d’opinion montrent que les électeurs français rejettent massivement la réforme, qui, selon le gouvernement, est essentielle pour éviter que le système de retraite ne fasse faillite.
Le défi pour les syndicats, qui sont beaucoup moins puissants en France qu’auparavant, est de savoir s’ils peuvent transformer cette opposition à la réforme – et la colère suscitée par la crise du coût de la vie – en une protestation sociale de masse qui durera au-delà de jeudi. En fin de compte, il a fait reculer le gouvernement.
« L’inflation, les conditions de travail, les retraites… (les gens) en ont marre de tout ça et c’est pour ça qu’on pense qu’ils seront nombreux à nous rejoindre », a déclaré Simon Legendre, membre du syndicat CFE-CGC représentant les cols blancs.
Pour Macron, ce qui est en jeu, ce sont ses références en matière de réforme, tant chez lui qu’avec ses homologues européens, ainsi que la maîtrise des dépenses publiques.
Le report de l’âge de la retraite de deux ans et l’allongement de la période de paiement généreraient 17,7 milliards d’euros (19,1 milliards de dollars) de cotisations annuelles de retraite, permettant au système d’atteindre l’équilibre d’ici 2027, selon les estimations du ministère du Travail. Les syndicats soutiennent qu’il existe d’autres moyens d’assurer la continuité du système de retraite.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Ferrand, a déclaré que le cabinet avait été « calme et déterminé » avant la grève et a exhorté les travailleurs à ne pas paralyser le pays.
Les syndicats ont décrit la journée comme un tremplin, avec d’autres grèves et manifestations à suivre.
« Ce que personne ne peut savoir, et même les corporations ne savent pas, c’est si les Français ont suffisamment traversé… pour bloquer le pays », a déclaré Bruno Pallier, professeur de science en science.
La réforme doit encore passer au Parlement, où Macron a perdu sa majorité absolue mais espère qu’elle sera adoptée avec le soutien des conservateurs.
‘rien de bon’
Les transports en commun seront fortement perturbés jeudi.
L’opérateur ferroviaire SNCF a déclaré qu’entre une des trois et cinq lignes TGV à grande vitesse serait opérationnelle, avec pratiquement aucun train local ou régional en circulation.
Environ sept enseignants du primaire sur 10 ont déclaré qu’ils feraient grève, a déclaré leur principal syndicat, tandis qu’aucun produit pétrolier raffiné ne serait expédié de la raffinerie de Dunkerque de TotalEnergies alors que les travailleurs de la raffinerie se joignaient à l’action.
« Il n’y a rien de bon dans cette réforme », a déclaré Rosen Croes, à Cannes, dans le sud de la France, alors qu’elle et d’autres enseignants se préparaient à faire la grève, brandissant des pancartes dont « Non au 64 ».
Le syndicat extrémiste français CGT a menacé de couper l’approvisionnement en électricité des législateurs et des milliardaires, tandis que le gouvernement a déclaré que 10 000 policiers seraient dans les rues pour tenter de s’assurer que les manifestations ne deviennent pas violentes.
En attendant, Macron et plusieurs de ses ministres seront à Barcelone jeudi pour une rencontre avec le gouvernement espagnol (1 dollar = 0,9246 euros).
(Reportage par Dominique Vidalon, Michelle Rose et Michaela Cabrera à Paris et Eric Gaillard à Cannes; Écriture par Ingrid Melander; Montage par Alex Richardson
Nos normes : Principes de confiance de Thomson Reuters.