Le nombre de cas augmentant quotidiennement en moyenne et le taux de reproduction du virus à nouveau supérieur à 1, l’évolution de l’épidémie est considérée comme préoccupante par les autorités.
L’épidémie a-t-elle vraiment recommencé, avant même les fêtes de fin d’année? C’est la préoccupation qui se pose lors de l’analyse des dernières données de Santé publique France. Vendredi, l’organisation a annoncé que 15 674 nouveaux cas avaient été identifiés en 24 heures en France, un nombre qui est encore loin de l’objectif de 5 000 infections quotidiennes que le gouvernement s’était initialement fixé pour alléger les restrictions de réservation.
à Sa dernière mise à jour épidémiologique hebdomadairePubliée jeudi, l’Autorité de santé publique française a déjà constaté « une augmentation de la propagation du SRAS-Cov-2, car cette prévalence a déjà atteint un niveau élevé les semaines précédentes ».
Plus de 5000 pollutions par jour
Pour mieux analyser l’évolution de l’épidémie, et éviter les fluctuations selon les jours de la semaine, des données de santé de plus de 7 jours doivent être évaluées.
Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTrackerVendredi soir, il a déclaré sur Twitter qu’il y avait eu en moyenne 12 200 nouveaux cas quotidiens entre le 9 et le 15 décembre, une augmentation de 14% par rapport à la semaine précédente. Là encore, hors de l’objectif de 5 000 cas par jour.
«Autant nous avons été positivement surpris par la fin de la première vague, autant que nous avons été surpris par le plateau de situation que nous observons dans les cas positifs depuis trois semaines maintenant, c’était une mauvaise surprise à laquelle nous ne nous attendions pas», note Jean-Stefan Dhersin, directeur scientifique adjoint du CNRS spécialisé dans la modélisation épidémique.
Cette tendance à la hausse est à prendre en compte avec l’augmentation du nombre de tests réalisés en moyenne chaque jour en France: 211 000 contre 168 000 la semaine précédente. Cette augmentation du nombre de tests effectués s’est traduite par une légère baisse du taux de positivité, autour de 5,9% la semaine dernière.
R efficace revient au-dessus de 1
Autre indicateur mais non des moindres, le R efficace, c’est-à-dire une estimation du nombre de personnes infectées par chaque personne positive pour Covid-19. Il descend sous le chiffre 1 – le seuil à partir duquel l’épidémie progresse – et se situe désormais à 1,02. En d’autres termes, une personne infectée par le coronavirus infecte plus d’une personne en bonne santé.
En ce qui concerne les cas graves, qui est un indicateur plus fiable pour mesurer la gravité de l’activité épidémiologique, 1 285 nouvelles admissions à l’hôpital ont été enregistrées vendredi, contre 1 188 sorties. Au cours des sept derniers jours, CovidTracker a confirmé cette augmentation du taux d’occupation des lits d’hôpitaux, faisant état d’une moyenne de 1 280 admissions à l’hôpital chaque jour contre 1 263 sorties.
Au total, 24 945 personnes sont actuellement hospitalisées avec une infection à Covid-19, selon les dernières données de Santé publique France – un nombre qui stagne depuis plusieurs jours.
Une légère diminution du nombre de patients en réanimation
La pression hospitalière en réanimation a légèrement diminué, avec 2764 patients en réanimation vendredi, contre 2798 jeudi. Et Guillaume Rozier note que cela représente une réduction de 3% en une semaine. Bien que ce nombre soit encore élevé, l’objectif de passer à moins de 3 000 personnes en soins intensifs est toujours en cours ici.
Enfin, concernant les décès, Santé publique France Vendredi a identifié 264 morts en 24 heures. C’est aussi la semaine moyenne du 12 au 18 décembre, soit 9% de décès en moins en sept jours.
Il n’en demeure pas moins que cette tendance, à l’instar des données d’autres hôpitaux, pourrait évoluer dans les prochaines semaines si l’épidémie confirme son développement. Un scénario que redoutent les autorités, mais pas avant la fin de l’année.