Le gouvernement majoritaire du Québec a adopté un projet de loi linguistique controversé visant à réformer la Charte de la langue française, lors d’un vote qui n’a duré que quelques minutes à l’Assemblée nationale cet après-midi.
Le désaccord sur le projet de loi 96 s’est intensifié ces dernières semaines, alors que des milliers de personnes ont organisé des manifestations, dénonçant le projet de loi pour entrave aux droits des communautés anglophones, alophones et autochtones.
Le projet de loi a une portée large, limitant l’utilisation de l’anglais dans les tribunaux et les services publics et imposant des exigences linguistiques plus strictes aux petites entreprises et aux municipalités.
Il limite également le nombre d’étudiants qui peuvent fréquenter les collèges anglophones, connus sous le nom de cégeps, et augmente le nombre de cours de français que les étudiants doivent suivre dans les collèges.
Deux partis d’opposition ont voté contre la loi. Le Parti québécois a déclaré que la législation n’allait pas assez loin dans la protection de la langue française au Québec, tandis que le chef du Parti libéral du Québec, Dominique Engled, a dénoncé l’utilisation de la disposition par le projet de loi, affirmant qu’elle allait trop loin.
La clause permet néanmoins à la province de déroger aux libertés fondamentales garanties par la Charte canadienne des droits et libertés. Plutôt que de simplement appliquer la clause à des parties spécifiques du projet de loi 96, le gouvernement a appliqué la clause à l’ensemble du projet de loi, protégeant chaque aspect de la loi de grande portée contre les contestations judiciaires fondées sur la Charte.
Québec solidaire a voté pour, malgré son inquiétude quant à une disposition du projet de loi qui demande aux réfugiés d’apprendre le français dans les six mois suivant leur arrivée, après quoi ils ne peuvent plus accéder aux services dans une autre langue.
Pascal Biroby, porte-parole linguistique du PQ, a déclaré que son parti aurait préféré que la loi élargisse la charte de la langue française pour inclure les cégeps, ce qui signifie que les francophones et les enfants de personnes qui n’ont pas fréquenté l’école anglaise devraient fréquenter le cégep en français. .
Le premier ministre du Québec, François Legault, et la ministre responsable de la langue française, Simone Jolin Barrett, ont défendu le projet de loi à la suite des manifestations, qualifiant les craintes des manifestants de non fondées et affirmant que les Québécois autorisés à étudier en anglais auront accès aux services. leur langue. .