WESENHOUSE, Allemagne, 12 mai (Reuters) – La France a convoqué jeudi un haut diplomate iranien après que deux de ses ressortissants ont été arrêtés à Téhéran dans ce que Paris a qualifié d’arrestation sans fondement, un incident susceptible de compliquer les relations entre les deux pays alors que les pourparlers ont lieu. Plus large sur la relance des relations. Blocage de l’accord nucléaire.
Le ministère iranien des Renseignements a déclaré mercredi avoir arrêté deux Européens pour avoir soi-disant créé « l’insécurité » là-bas, mais n’a pas révélé leur nationalité. Lire la suite
« Le gouvernement français condamne cette arrestation sans fondement. Il demande la libération immédiate de ces deux ressortissants français », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant que le chargé d’affaires iranien avait été convoqué.
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Les arrestations interviennent une semaine après l’arrestation d’un citoyen suédois et à un moment sensible, alors que les États-Unis et les parties à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 luttent pour rétablir le pacte que le président américain de l’époque, Donald Trump, a abandonné en 2018.
Le coordinateur de l’Union européenne pour les pourparlers, Enrique Mora, s’est rendu à Téhéran cette semaine dans ce qui semblait être un autre ultime effort pour sauver l’accord.
« Ce que je vois, c’est l’absence d’avancées sur le dossier nucléaire et en parallèle avec de telles provocations », a déclaré une source diplomatique française aux journalistes avant une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 dans le nord de l’Allemagne.
Mercredi, la télévision d’État iranienne a cité le ministère iranien du Renseignement selon lequel les deux détenus sont accusés d’avoir « organisé le chaos et le désordre social dans le but de déstabiliser (l’Iran) » en coopération avec des services de renseignement étrangers. Lire la suite
Christophe Lalande, secrétaire fédéral de la Fédération de l’éducation FNEC FP-FO, a déclaré jeudi à Reuters qu’il soupçonnait que l’un de ses employés et son mari portés disparus en vacances en Iran étaient les deux.
Lalande a dit de son collègue, qu’il a nommé Cecil Koehler, que s’il n’y avait pas de « certitude absolue », il y avait une « forte présomption » que c’était elle. Il a dit qu’elle était la représentante internationale du syndicat.
Il a déclaré que Koehler devait rentrer en France plus tôt cette semaine, ajoutant: « Nous n’avons eu aucune nouvelle de notre ami. »
Les autorités françaises n’ont pas confirmé le nom, mais une deuxième source diplomatique a déclaré qu’il était exact.
Deux autres ressortissants français ont été détenus en Iran pour des raisons de sécurité nationale qui, selon leurs avocats, sont politiquement motivées. Lire la suite
Des groupes de défense des droits ont accusé l’Iran d’essayer d’obtenir des concessions d’autres pays par de telles arrestations. L’Iran a nié à plusieurs reprises ces accusations.
Les puissances occidentales exigent depuis longtemps que Téhéran libère ses citoyens, qu’elles qualifient de prisonniers politiques.
Son avocat basé à Paris a déclaré qu’un tribunal iranien avait condamné en janvier le ressortissant français Benjamin Brier à huit ans de prison pour espionnage, qualifiant le procès de canular à motivation politique et qualifiant son client de « monnaie d’échange ».
Le même mois, l’Iran a réincarcéré l’universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, condamnée à cinq ans de prison en 2020 mais récemment assignée à résidence.
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(Reportage supplémentaire de John Irish) Reportage supplémentaire de Sudeep Kar Gupta et Geert de Klerk ; Écrit par John Irish et Ingrid Melander; Montage par Alison Williams
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