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Jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a exigé la « libération immédiate » de deux citoyens français détenus en Iran, au lendemain de l’annonce par le ministère iranien des Renseignements de l’arrestation de deux Européens pour avoir tenté de « déstabiliser » le pays.
« Le gouvernement français condamne cette arrestation sans fondement. Il demande la libération immédiate de ces deux ressortissants français », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a indiqué que l’ambassadeur de France à Téhéran avait contacté les autorités iraniennes pour obtenir un accès consulaire, ajoutant qu’il avait convoqué le représentant de l’Iran à Paris.
Cette étape intervient un jour après que le ministère iranien du Renseignement a annoncé l’arrestation de deux citoyens européens pour avoir tenté de « déstabiliser » le pays.
La télévision d’État iranienne a cité le ministère selon lequel les deux hommes étaient accusés d’avoir « organisé le chaos et le désordre social dans le but de déstabiliser (l’Iran) » en association avec des services de renseignement étrangers, sans révéler leur nationalité.
Plus tôt jeudi, le syndicat des enseignants français a déclaré qu’un de ses membres avait disparu alors qu’il était en vacances en Iran avec son compagnon.
Christophe Lalande, secrétaire fédéral de la FNEC FP-FO, a indiqué n’avoir eu aucune nouvelle de sa salariée, qui devait rentrer en France en début de semaine.
« Nous ne pouvons pas en être certains, mais il y a de fortes présomptions qu’elle a été détenue en Iran alors qu’elle était en vacances dans le pays pendant les vacances de Pâques », a déclaré Lalande à Reuters.
Les pourparlers sur le nucléaire suspendus
La nouvelle des arrestations, mercredi, a coïncidé avec une visite à Téhéran du coordinateur des pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, qui s’est entretenu avec son homologue iranien Ali Bagheri Kani, selon les médias iraniens.
Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabad Lahian a déclaré que Téhéran souhaitait la levée des sanctions américaines « tout en respectant les lignes rouges de l’Iran ». « Les négociations se poursuivent (…) pour parvenir à un bon accord solide et durable », a-t-il déclaré sur Twitter.
L’establishment clérical iranien, qui préside une économie paralysée par les sanctions américaines, a fait face à des protestations quasi constantes de la part des travailleurs, des enseignants et des employés du gouvernement ces derniers mois contre les salaires impayés, le chômage élevé, l’inflation supérieure à 40 % et la mauvaise gestion.
Les pourparlers pour relancer l’accord de 2015 sont au point mort depuis mars, notamment en raison de l’insistance de l’Iran pour que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la force de sécurité d’élite de Téhéran, soit retiré de la liste des organisations terroristes étrangères (FTO) américaines.
Le président américain de l’époque, Donald Trump, a abandonné l’accord en 2018 et a réimposé les sanctions à la République islamique, incitant Téhéran à réagir en violant progressivement les restrictions nucléaires inscrites dans l’accord.
(France 24 avec Reuters)