Les procureurs de Paris étudient un rapport de l’agence antifraude de l’Union européenne accusant la candidate présidentielle française d’extrême droite Marine Le Pen et d’autres membres de son parti nationaliste d’avoir détourné des fonds publics alors qu’ils siégeaient au Parlement européen.
Le site d’information d’investigation français Mediapart a révélé le rapport quelques jours seulement avant que Le Pen n’affronte le président sortant Emmanuel Macron lors du second tour des élections de dimanche qui pourrait déterminer l’orientation future de l’Europe. Le Rassemblement national de Le Pen cherche à réduire les pouvoirs de l’Union européenne.
Le Pen a nié tout acte répréhensible, qualifiant le rapport de « jeu vicieux de l’Union européenne à quelques jours du second tour » des élections. S’exprimant lundi lors de la campagne électorale en Normandie, elle a déclaré: « J’y suis habituée et je pense que les Français ne tomberont jamais dans le piège. »
Une enquête similaire sur la fraude dans l’Union européenne a été révélée avant l’élection présidentielle française de 2017, que Le Pen a perdue face à Macron. Les enquêteurs français ont remis les charges initiales à Le Pen Sur cette question, qui est toujours en cours.
Macron, un centriste pro-UE, mène Le Pen dans les sondages d’opinion avant le vote de dimanchebien que la course soit plus serrée qu’elle ne l’était lorsqu’ils se sont affrontés en 2017.
L’agence anti-fraude de l’Union européenne Olaf a remis le mois dernier son dernier rapport au parquet de Paris, qui est « en cours d’analyse », a indiqué lundi le parquet. Une enquête officielle n’a pas encore été ouverte et aucun autre détail n’a été publié.
Selon Mediapart, un rapport de l’OLAF a révélé que Le Pen, son père controversé, le fondateur du parti Jean-Marie Le Pen et d’autres membres du parti qui ont siégé au Parlement européen ont utilisé 617 000 € d’argent public pour des causes « fictives », notamment au profit de entreprises proches du parti. Le bureau des fraudes demanderait une indemnisation pour d’éventuelles accusations de fraude et de détournement de fonds.
L’Olaf a accusé les membres du parti de « violations flagrantes » et a déclaré que le « comportement inapproprié » des membres du Rassemblement national – anciennement appelé Front national – « a mis en danger la réputation des institutions du syndicat », selon Mediapart.
Olaf n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires lundi, jour férié en Belgique et dans plusieurs pays européens.
Ce n’est pas la première fois que Le Pen est accusé d’avoir détourné des fonds européens. Parmi les nombreuses affaires judiciaires impliquant son parti, Le Pen a fait l’objet d’accusations préliminaires en 2018 sur la base d’une enquête distincte de l’Office de lutte contre le terrorisme, accusant des membres de son parti d’utiliser des aides à la paie du Parlement européen pour l’activité politique du parti. D’autres partis politiques français ont fait face à des accusations similaires.
Le Pen, qui a siégé au Parlement européen de 2004 à 2017, a souri pour les selfies alors qu’elle rencontrait des centaines d’électeurs lundi dans la ville normande de Saint-Pierre-en-Hug. Un petit groupe de partisans de Macron est venu avec des affiches exhortant les électeurs à empêcher l’extrême droite de diriger la France.
Elle et Macron font face à un débat critique mercredi.
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Jeremias Gonzalez a contribué depuis Saint-Pierre-en-Auge.
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