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Occupée par des soldats turcs pendant près d’un demi-siècle, l’ancienne station balnéaire chypriote de Varosha est en ruine. La ville, connue sous le nom de Maraş en turc, est située dans la République turque de Chypre du Nord, une entité reconnue uniquement par Ankara. Il abrite également l’une des deux bases militaires turques de l’île. Selon une résolution des Nations Unies de 1984, Varosha doit être rendu à ses propriétaires d’origine. Toutefois, ni les autorités chypriotes grecques ni l’administration chypriote turque n’ont pris de mesures pour mettre en œuvre la décision. Reportage de nos correspondants régionaux Shona Bhattacharya et Ludovic de Foucault.
En signe de bonne volonté, la République turque de Chypre du Nord (TRNC) a récemment ouvert deux rues Varosha aux visiteurs. C’est devenu une attraction touristique, avec des locations de vélos, des cafés, des aires de jeux et un terrain de beach-volley au pied d’immeubles vides au bord de l’effondrement. Selon Ankara, depuis la réouverture partielle de Varosha il y a un an et demi, plus de 400 000 visiteurs ont arpenté ses rues.
Parmi eux se trouvent pour la plupart d’anciens habitants de la ville – des Chypriotes grecs qui espèrent retourner un jour dans leurs maisons et leurs propriétés. La résolution de l’ONU de 1984 n’ayant pas été mise en œuvre, les anciens résidents portent leurs affaires devant le Comité des biens immobiliers, un tribunal de la RTCN. Mais leur propriété des terres de Varosha a été contestée par un établissement religieux musulman, Evak, qui prétend être le seul propriétaire de la ville. Il possède des documents remontant à 1571, lorsque l’île a été conquise par l’Empire ottoman, pour étayer sa revendication.
Varosha occupe une place particulière dans les négociations entre les deux rives de l’île, mais elle présente l’un des plus grands défis de la réunification de Chypre : l’expropriation foncière et la propriété foncière.