émis en :
Kaboul (AFP) – Le ministre en chef des talibans a appelé mercredi les pays musulmans à être les premiers à reconnaître officiellement le gouvernement qui a pris le pouvoir en Afghanistan en août.
Aucun pays n’a encore reconnu le gouvernement taliban, et les pays attendent de voir comment les islamistes extrémistes – connus pour leurs violations des droits de l’homme au cours de leur premier mandat au pouvoir entre 1996 et 2001 – gouverneront cette fois.
Bien que le groupe ait promis un type de gouvernance plus souple, les femmes sont largement exclues des emplois gouvernementaux et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées.
« J’appelle les pays islamiques à prendre l’initiative et à nous reconnaître officiellement. Ensuite, j’espère que nous pourrons nous développer rapidement », a déclaré Muhammad Hassan Akhund lors d’une conférence à Kaboul sur la crise économique massive du pays.
« Nous ne voulons de l’aide de personne. Nous n’en voulons pas pour les responsables », a déclaré Akhund, faisant référence à la reconnaissance diplomatique.
« Nous le voulons pour notre peuple », a-t-il dit, ajoutant que les talibans ont rempli toutes les conditions nécessaires en rétablissant la paix et la sécurité.
les droits de la femme
L’Afghanistan, qui dépend de l’aide, est en proie à une catastrophe humanitaire exacerbée par la prise de pouvoir des talibans en août, lorsque les pays occidentaux ont gelé l’aide internationale et l’accès aux actifs situés à l’étranger.
Les emplois se sont taris et de nombreux employés du gouvernement n’ont pas été payés depuis des mois dans un pays qui dépendait presque entièrement de l’aide étrangère sous le précédent gouvernement soutenu par les États-Unis.
Les Nations Unies ont averti que la moitié de la population est menacée par des pénuries alimentaires.
Les pays sont confrontés à la tâche délicate d’acheminer l’aide vers l’économie en difficulté sans le soutien du régime, avec de nombreux membres de ce que les talibans appellent leur gouvernement intérimaire – y compris Akhund – sur une liste de sanctions internationales.
Le vétéran taliban était un proche partenaire et conseiller politique du mollah Omar, fondateur du mouvement et premier chef suprême.
Le mois dernier, une réunion spéciale des 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a refusé de reconnaître officiellement le gouvernement, et le ministre des Affaires étrangères du nouveau régime a été exclu de la photo officielle prise lors de l’événement.
Cependant, l’Organisation de la Conférence islamique s’est engagée à travailler avec les Nations Unies dans le but de débloquer des centaines de millions de dollars d’avoirs afghans gelés.
Il a également exhorté les dirigeants afghans à respecter les obligations internationales relatives aux droits des femmes.
Le Pakistan, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étaient les trois seuls pays à avoir reconnu l’ancien gouvernement taliban.
© 2022 AFP